Un territoire pionnier de l’agroalimentaire

Grâce au dynamisme des ports de pêche d’Audierne, du Guilvinec, de Concarneau, Douarnenez la Cornouaille a développé, au 19ème siècle, avec les évolutions technologiques de l’appertisation, un tissu agro-industriel performant, cent ans avant les autres territoires bretons !

En revanche, l’agriculture bretonne était une agriculture paysanne peu ouverte sur le marché au début du 20e siècle. Avant 1945, l’industrie agroalimentaire était quasi inexistante en Bretagne, en dehors de la conserve de poissons.

Au cours des années 50, les campagnes bretonnes se sont engagées dans un processus de modernisation généralisé, d’intensification du modèle d’élevage porcin, bovin puis avicole qui insufflera le développement d’un modèle agro-industriel régional.

Le Finistère et la Cornouaille leaders de l’industrie de la conserverie à la fin des années 1950

En 1956, le Finistère produisait 38% de la production française de petits pois et, en 1959, 14,6% de la conserve française de haricots verts. A la même époque, la production finistérienne de conserve de maquereau représentait plus de 83% de la fabrication française, celle du thon, 50% et celle de la sardine, 30%.

Grâce à cette industrie, la Cornouaille a été le premier territoire à voir émerger l’industrie agroalimentaire en Bretagne et en France. En 1962, près de 54% des emplois du secteur en Bretagne étaient situés sur la côte sud. En 1960, 105 des 174 conserveries de Bretagne étaient finistériennes.

Au cours des années 1950, la Cornouaille prend sa part au nouveau modèle industriel qui se déploie dans les autres pays bretons et qui repose sur une nouvelle génération de conservation : le froid. L’industrie cornouaillaise de la conserve perdure, mais la concurrence des pays d’Europe du sud et d’Afrique du nord entraînera la disparition des plus petites structures.

Deux histoires d’entreprises qui se confondent avec celle de la Cornouaille aliment :

Hénaff, entreprise familiale, leader sur le marché des pâtés et rillettes

En 1907, un paysan breton fait construire une conserverie de petits pois et de haricots verts pour permettre aux agriculteurs de vendre localement. Sept ans plus tard, pour combler l’inactivité en basse saison, il se lance dans la production de pâté. Naît la recette inédite du pâté Hénaff. L’entreprise modernise son outil de production pour maîtriser totalement sa fabrication. Un tournant  marque  l’entreprise en 1995 : la construction d’un atelier de produits frais. Aujourd’hui, l’entreprise centenaire innove, élargit ses gammes au bio, à la charcuterie sèche… et livre la station spatiale internationale.

Wenceslas Chancerelle, n°3 des ventes de conserves de poissons

Fondateur de la presse à sardine, Robert Chancerelle crée en 1853 la première conserverie de poisson au monde à Douarnenez. En 1930, pour faire face à la concurrence internationale, elle mécanise son outil de production. Perpétuer le savoir-faire traditionnel allié à la qualité des produits et investir dans des innovations techniques performantes pour élaborer de nouvelles recettes tels sont les enjeux de l’entreprise. En 2013, elle rachète Cobreco, le leader de la conserve de coquille Saint-Jacques et de thon en France.

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